Aux glorieux triomphateurs des joutes oratoires
Jadis l'éloquence faisait partie intégrante de la bonne maîtrise de la langue, qu'elle soit grecque comme pour Démosthène, latine pour Cicéron ou française pour Bossuet. Plus près de nous de nouveaux concours permettent toujours de toiser son aisance verbale à celle des autres antagonistes, par exemple le concours Calliope qui chaque année révèle des talents indiscutables.
Deux composantes sont inhérentes à un bon discours, le fond et la forme. Le sujet à débattre se distribue généralement selon le schéma traditionnel : thèse, antithèse, synthèse. Il faut être original, convaincant, pugnace et primesautier. Ce qui amène à puiser dans le fonds si riche de la rhétorique, c'est-à-dire des figures de style. Connaissez vous la litote ou l'euphémisme ? La première raccourcit la vérité tandis que le second adoucit le réel. Et que diriez-vous d'une belle anacoluthe, cette rupture de construction qui réveille l'auditeur. Ne confondez pas non plus la paraphrase avec la périphrase si chère aux précieux du 17è siècle qui appelaient volontiers un fauteuil "les commodités de la conversation" !
Quoi qu'il en soit il faut évidemment ciseler la chute, une bonne citation de "derrière les fagots" est fort pertinente et sied à merveille chez les chrysostomes, ou pourquoi pas dégainer l'oxymore génial : "Cette obscure clarté qui tombait des étoiles" ?Eugène Coupel.